Est-ce que ca fonctionne la stimulation machin?
Aucune idée.
Pour moi, du moins, il est trop tôt pour se prononcer. Paraît qu’il faut attendre une quinzaine de traitements avant de porter un premier jugement.
Dans mon cas, ce 15e traitement aura lieu demain, en fin de journée.
Je me croise les doigts.
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La vue est magnifique au 11e étage du CHUM, dans la salle d’attente où je vais entre mes traitements.
La vue sur l’extérieur est magnifique, mais à l’intérieur, je côtoie la détresse humaine.
Le département de neuromodulation, où je reçois les traitements de stimulation magnétique trans-cranienne (SMTr), est situé juste à côté d’un département nommé « Médecine des toxicomanies ».
Je croise du monde pas mal plus magané que moi. Il n’y a pas de journalistes en arrêt de travail parmi ces patients.
Et j’imagine que les gens qui ont une dépendance aux drogues et qui ont de l’argent ne vont pas se faire traiter au CHUM à la vue de tout le monde.
Il y a donc pas mal de souffrance au 11e étage du CHUM.
Pour certains patients que je croise dans la salle d’attente, il m’apparait évident qu’ils n’ont pas juste un problème de toxicomanie. Ils ont aussi un problème de santé mentale.
Les gens comme moi, aux prises avec une dépression, on va consulter. On a un médecin de famille, un psychologue, un psychiatre.
Et ce n’est pas tout le monde, même parmi les gens plus favorisés disons, qui acceptent de consulter. Mais on a en quelque sorte une longueur d’avance. Pas tous, mais la moyenne joue en notre faveur.
J’ai des enfants qui m’aiment. Des amis qui prennent de mes nouvelles. Un travail qui m’attend. Bref, il y a de l’espoir au bout du tunnel.
Mais je ne suis pas sûr que ces gens que je croise ont tous des enfants ou des amis qui les entourent. Je ne suis même pas sûr qu’ils ont tous un emploi.
Pour avoir travaillé quelques années dans le milieu hospitalier comme préposé aux bénéficiaires, j’ai appris à les reconnaître.
Quelques-uns sont probablement des habitués. Ils sont dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.
Bref, pour plusieurs d’entre eux, la vie est une fucking bitch.
Je me lève encore chaque matin avec l’angoisse qui me prend dans la poitrine. Je pleure presque chaque fois que je fais la promenade matinale de mon chien. Je me dis parfois que j’en ai vraiment bavé ces dernières années.
Mais jamais je ne me suis dit que la vie est une fucking bitch.
Comme disait Jean Gabin, je ne sais pas grand-chose, mais ça je le sais…
[…] Ça serait mentir que vous dire que je suis heureux présentement. Mais j’ai eu un petit moment de bonheur, si l’on peut dire, quand l’infirmière qui s’occupait de me donner mes traitements aujourd’hui, m’a annoncé qu’elle avait lu le billet de mon blogue Quand la stimulation machin côtoie la détresse humaine. […]
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[…] Hier, j’ai eu droit aux compliments d’une des infirmières. Aujourd’hui, j’ai eu droit aux compliments de l’autre, qui dit avoir beaucoup aimé mon billet : Quand la stimulation machin côtoie la détresse humaine. […]
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