Marche sous la pluie, sur la grève, où se chevauchent la nature et quelques cicatrices laissées par l’Homme.
Disons que je sais reconnaître des cicatrices quand j’en voie 😉
À une certaine époque, c’était monnaie courante de laisser tomber toutes sortes de déchets du haut de la falaise à Carleton-sur-Mer.
Il reste quelques cicatrices trop visibles pour ne pas les manquer.
Les résidents cherchent aussi à ralentir l’inévitable érosion de la falaise faite principalement de glaise.
Des murs de fortune sont construits, défaits par la mer, et reconstruits pour tenter de retarder l’inévitable.
On dit souvent que le sort de la planète est en jeu. Je suis plutôt d’avis qu’il est question du sort de l’humanité. Homo sapiens n’a que 200 000 ans et pourrait bien ne pas tenir un autre 200 000 ans.
La planète, elle, sera encore là.
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Je suis la page Facebook de Monsieur Mindfulness depuis quelque temps.
C’est une page de croissance personnelle, mais avec une touche particulière.
J’aime bien cette page, parce qu’il y a beaucoup d’humour et parfois un peu d’autodérision.
L’autodérision me fait du bien.
Il arrive aussi que Monsieur Mindfulness mette un sourire sur mon visage le matin.
Ce n’est pas rien.
C’est un peu ce que fait mon ami Pierre-Luc depuis le début de ce voyage en Gaspésie.
À mon réveil, il m’a demandé où j’en étais dans mon « braillage »…
J’ai souri, un peu.
Il en a rajouté en me demandant si j’avais pleuré cette nuit et où j’en étais dans mon « braillage » du matin.
« J’y travaille », ai-je répondu.
Bref, malgré la douleur qui m’assaille, je suis encore capable d’autodérision, c’est bon signe.
J’écris ce billet en écoutant le dernier album de Bernard Adamus, C’qui nous reste du Texas.
Bernard Adamus qu’on a chanté hier au bar Les Naufrageurs, une excellente microbrasserie gaspésienne.
À tue-tête, on a chanté Brun, la couleur de l’amour.
Criss ça faisait du bien.
Ben oui, l’amour est brun pour moi en ce moment.
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Le titre qui coiffe ce billet est Le « vieil » homme et la mer.
Je ne suis pas vieux, du moins pas tant que ça. Cinquante-deux ans et des poussières.
Mais il m’arrive de me sentir vieux, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant.
Je vois bien les rides qui sont apparues autour de mes yeux au cours des derniers mois.
Une fois le sourire revenu, ce seront des rides de sagesse. Mais d’ici là, ce sont des rides de souffrance.
Une bonne nouvelle cependant ! On les prends quand elles passent.
Dans les moments où j’ai trop mal, je suis incapable de toucher à ma guitare.
La musique, ce sont les émotions. Jusqu’à un certain niveau, les émotions et la guitare forment un excellent duo. Passé un certain seuil, il y a comme un blocage.
Parce que la musique permet d’exprimer des émotions, mais quand elles sont trop intenses, je bloque. Le mieux que je peux faire alors, c’est jouer du drum.
Pas de guitare.
Je l’ai quand même apportée en Gaspésie et j’en ai joué un peu.
C’est ça la bonne nouvelle !
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