Jouer au frisbee avec les fous

Ce matin, c’était mon activité ultimate frisbee.

Il y avait une dizaine de personnes que je ne connais pas. Tout ce que je sais, c’est que chacun d’entre eux a un problème de santé mentale. Je n’en sais pas plus.

Tout le monde venait pour jouer au frisbee.

Rapidement, on a formé deux équipes de cinq joueurs. Dès lors, ce n’était guère important de savoir quelles sont les difficultés auxquelles chacun fait face.

Pendant une heure, nous n’étions que des joueurs d’ultimate frisbee. 

J’ai fait plusieurs passes qui ont mené à des points derrière la ligne des buts. Je ne connais rien des joueurs à qui je faisais la passe. Je ne voyais qu’un joueur qui avait réussi à se libérer de son couvreur.

Il y avait des dépressifs, des schizophrènes, des gens avec des troubles anxieux sévères, moi je ne voyais que des joueurs à qui faire une passe.

Mais ça ne se passe pas comme ça dans la vraie vie.

Beaucoup de ces gens n’ont pas la chance de recevoir de passes. Et ça me fait penser à la célèbre chanson des Colocs, Passe moé la puck.

J’ai dit ben passe moé la puck pis j’vas en compter des buts.

Pour scorer, faut bien qu’on te fasse une passe de temps en temps.

Il y a des gens qui ont rarement droit à cette fameuse passe qui vont leur permettre de marquer, de lever les bras au ciel et de crier victoire…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié par

ÉP Champagne

Humain de 51 ans. Né sous le nom d’Éric-Pierre Champagne, un 15 avril 1967. Parfaitement imparfait. Se pose beaucoup de questions et n’a pas toujours les réponses. Se demande justement où s’en va homo sapiens… Toujours dans le sens de l’évolution? Et quelle évolution? Comme la majorité des humains sur cette planète, ma vie est faite de hauts et de bas. Il y a eu quelques bas au cours des dernières années. J'ai fait plein de « fucking » petits pas pour m’en sortir. Écrire et composer de la musique sont les deux choses qui me font le plus grand bien dans ces moments difficiles. En plus de faire du jogging. Sauf que je ne peux pas courir plusieurs fois par jour. Écrire et faire de la musique, si. Je suis journaliste. Mais aussi plein d’autres choses. Père de deux adultes, propriétaire d’un gros toutou et d’un chat, amant de la nature, de la musique, du jardinage, des randonnées en montagne, des balades en vélo, de milk shake préparés exclusivement à la laiterie La Pinte et amoureux de la vie, quand elle ne me tombe pas dessus, comme le ciel chez les Gaulois. Je ne suis pas à une contradiction près, j’ai quelques bibittes dans ma tête et autres blessures de l’âme, comme la majorité des habitants de cette planète. Mais dont la grande majorité, justement, ne veut tout simplement pas l’avouer. Préoccupé par l’avenir de la planète, mais surtout de l’avenir d’homo sapiens et celui des relations humaines. Parce que c’est ce qu’on est, après tout, des animaux sociaux. Encore un brin naïf, malgré plusieurs poils de barbe blancs et quelques cheveux aussi. Toujours envie de changer le monde, mais j’ai appris à la dure que les sauveurs n’existent pas. On fait juste notre petite contribution, pis c’est ben correct comme ça. Dans un premier temps, vous allez retrouver sur Homo sapiens mes textes, plutôt personnels, et mes compositions musicales, qui ne passeront pas à CKOI. Et j’en suis fort aise. Plus tard, pourquoi pas, on y retrouvera aussi des histoires qui font du bien. Des histoires d’humanité. Des histoires de héros ordinaires. De chevalier Jedi qui restent du côté lumineux de la Force et qui font le bien à petite échelle. Pour se rappeler qu’homo sapiens existe encore et que son avenir n’est pas nécessairement celui qu’on voit venir. Parce qu’être naïf, du moins un peu, me semble qu’on a encore besoin de ça, non?

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