Ma tête et la Loi de Faraday

En cette époque où l’obscurantisme prend du poil de la bête, où la science est mise à mal par George, son beau-frère et son voisin, j’aimerais rappeler que la science est au coeur de nos vies.

Elle est aussi au coeur de la mienne depuis trois semaines.

Ça fait 24 fois maintenant que ma tête et la Loi de Faraday font connaissance.

Faraday pour Michael Faraday, un physicien et chimiste anglais qui a découvert en 1831 la loi qui porte son nom.

Voilà une autre façon de gérer l’angoisse et la dépression, occuper mon esprit. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui entre mes traitements. Je me suis intéressé à l’histoire de la stimulation machin.

La Loi de Faraday, donc, quantifie la conversion de l’énergie électrique en champs magnétiques et des champs magnétiques en énergie électrique.

C’est du Chinois, je sais.

À moins qu’il ne soit sorcier ou devin, Michael Faraday ignorait alors que sa découverte allait servir à traiter des patients en dépression en 2019.

Ça pris du temps d’ailleurs avant que cette découverte de 1831 ne donne les traitements qu’on connaît aujourd’hui.

En 1896, le physicien français Arsène d’Arsoval teste la « patente » sur la tête de patients.

Les sujets ont déclaré avoir vu des « magnéto-phosphènes » (étincelles) et éprouvent des vertiges et des syncopes, peut-on lire sur le site internet du Centre universitaire de santé McGill.

Ouf…

Il faut attendre 1902 pour qu’on «s’essaie» avec un patient souffrant de dépression avec une bobine électromagnétique.

Ce n’est qu’au milieu des années 80 qu’on construit la première machine de stimulation magnétique trans-cranienne (SMTr). Et c’est seulement au début des années 90 que les premiers essais ont commencé pour traiter la dépression.

Le traitement a été approuvé par Santé Canada en 2002.

Bref, ça pris 111 ans, au Canada du moins, pour que la découverte de Michael Faraday permette de soigner le cancer de l’âme.

C’est ça la science, entre autres.

C’est parfois ben long avant qu’une découverte ne permette une application pratique.

Il y a sûrement des recherches qui ont cours présentement qui vont changer la vie des gens dans 111 ans.

La science n’est pas parfaite. Des scientifiques se trompent à l’occasion.

Mais la science a une moyenne au bâton d’enfer.

Vos toasts le matin qui sortent du grille-pain, c’est de la science.

La musique que vous écoutez dans le métro avec votre casque sans fil, c’est de la science.

Se retrouver pris dans le trafic sur le pont Champlain, c’est aussi de la science.

Même Madame Minou a pu «faire carrière» grâce à la science.

Pendant que la Terre redevient plate pour certains, la science continue de sauver des vies. Même celles de ceux qui croient que notre planète n’est pas ronde.

Pour revenir à Faraday, il est ironique d’apprendre qu’il a été exclu en 1844 de la secte catholique à laquelle il appartenait depuis sa naissance. Remarquez que les sandemaniens rejetaient le pouvoir ecclésiastique et souhaitaient s’en tenir seulement à la parole du Christ. Pas complètement fou comme idée.

Mais il faut croire que Michael était plus intéressé par la science que par la religion.

Je trouve que ça aussi, c’était une bonne idée.

Je ne comprends toujours pas ce qui passe exactement pendant mes traitements. Ça donne mal à la tête et je sors parfois du CHUM un peu épuisé.

Mais je sais que j’en dois une à Michael Faraday.

 

Publié par

ÉP Champagne

Humain de 51 ans. Né sous le nom d’Éric-Pierre Champagne, un 15 avril 1967. Parfaitement imparfait. Se pose beaucoup de questions et n’a pas toujours les réponses. Se demande justement où s’en va homo sapiens… Toujours dans le sens de l’évolution? Et quelle évolution? Comme la majorité des humains sur cette planète, ma vie est faite de hauts et de bas. Il y a eu quelques bas au cours des dernières années. J'ai fait plein de « fucking » petits pas pour m’en sortir. Écrire et composer de la musique sont les deux choses qui me font le plus grand bien dans ces moments difficiles. En plus de faire du jogging. Sauf que je ne peux pas courir plusieurs fois par jour. Écrire et faire de la musique, si. Je suis journaliste. Mais aussi plein d’autres choses. Père de deux adultes, propriétaire d’un gros toutou et d’un chat, amant de la nature, de la musique, du jardinage, des randonnées en montagne, des balades en vélo, de milk shake préparés exclusivement à la laiterie La Pinte et amoureux de la vie, quand elle ne me tombe pas dessus, comme le ciel chez les Gaulois. Je ne suis pas à une contradiction près, j’ai quelques bibittes dans ma tête et autres blessures de l’âme, comme la majorité des habitants de cette planète. Mais dont la grande majorité, justement, ne veut tout simplement pas l’avouer. Préoccupé par l’avenir de la planète, mais surtout de l’avenir d’homo sapiens et celui des relations humaines. Parce que c’est ce qu’on est, après tout, des animaux sociaux. Encore un brin naïf, malgré plusieurs poils de barbe blancs et quelques cheveux aussi. Toujours envie de changer le monde, mais j’ai appris à la dure que les sauveurs n’existent pas. On fait juste notre petite contribution, pis c’est ben correct comme ça. Dans un premier temps, vous allez retrouver sur Homo sapiens mes textes, plutôt personnels, et mes compositions musicales, qui ne passeront pas à CKOI. Et j’en suis fort aise. Plus tard, pourquoi pas, on y retrouvera aussi des histoires qui font du bien. Des histoires d’humanité. Des histoires de héros ordinaires. De chevalier Jedi qui restent du côté lumineux de la Force et qui font le bien à petite échelle. Pour se rappeler qu’homo sapiens existe encore et que son avenir n’est pas nécessairement celui qu’on voit venir. Parce qu’être naïf, du moins un peu, me semble qu’on a encore besoin de ça, non?

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