Non, je n’ai pas décidé de me lancer dans la critique de bouffe d’hôpital.
Car c’est bel et bien un magnifique repas d’hôpital que vous voyez sur cette photo.
J’en ai servi de ces repas quand j’étais préposé aux bénéficiaires, début vingtaine.
Ça fait tout drôle d’être celui qui s’en fait servir un aujourdui.
Je porte aussi la magnifique jaquette bleue que j’ai passée tant de fois à des patients hospitalisés à l’urgence.
On m’a permis de garder mes bas et un peu de ma dignité en conservant mes sous-vêtements.
J’ai vu trop souvent des fesses de patients avec des jaquettes mal attachées. Bon, vous allez dire que ce sont juste des fesses… Mais bon, ce sont mes fesses et je préfère que ce soit moi qui décide de les montrer à qui je veux bien les montrer.
Alors oui, je vais passer la nuit à l’hôpital Pierre-Boucher. C’est une première pour moi à 51 ans. Jamais hospitalisé pour quoi que ce soit avant ça, oui monsieur !
Je m’y suis rendu de mon plein gré.
J’en avais assez des nuits sans sommeil, des crises d’angoisse nuit et jour et des crises de larmes interminables.
J’ai déjà dit que mon corps avait rejoint la tête et le coeur déjà épuisés et un peu brisés.
J’en avais assez de souffrir et j’avais clairement besoin d’aide. Enfin, plus que celle que je recevais déjà.
Quand une infirmière est venue me remettre un dépliant d’un centre de crise que je pouvais appeler en tout temps, j’ai tout de suite pensé à cette chronique de Patrick Lagace où un patient, probablement encore plus magané que moi, n’a reçu qu’un dépliant avant qu’on ne le retourne chez lui.
Ça n’a pas été mon cas. J’ai rencontré une médecin des plus gentilles qui soit. Elle a pris le temps de m’écouter. Elle m’a dit qu’elle aussi était déjà passée par là. En quittant, elle m’a fait un gros câlin pour me dire que j’allais m’en sortir.
Je tiens à raconter cette histoire, parce que très souvent, on ne les entend pas.
Alors que j’avais un peu la chienne de me présenter à l’hôpital, elle m’a mis en confiance et m’a rassuré sur la décision que j’avais prise.
Bon, je me demande un peu ce que je fais ici. Mais je me rappelle m’être dit, au début de ma dépression, que j’allais y mettre toute ma détermination pour m’en sortir.
Je ne pensais pas alors à ce moment-là que ça allait nécessiter un séjour à l’hôpital…
Mais bon, les mammouths que j’ai affrontés, ils étaient des costauds. C’est un peu normal de me retrouver pour vrai sur la liste des blessés au haut du corps 😉
Malheureusement, pas de guitare pour m’aider à chasser les angoisses. Ça ne peut pas être parfait.
Même si je n’avais aucune honte à dire que j’étais en dépression, j’avoue que de passer par l’hôpital, c’est une autre affaire.
J’imagine alors très bien le malaise de ceux qui ne veulent même pas dire qu’ils sont en dépression.
C’est fou la puissance du tabou, comment ça vient jouer dans l’inconscient, même pour ceux qui se disent très ouverts d’en parler.
Comme j’aime bien ne pas faire comme tout le monde, je vais en parler…
Mais ce sera pour une autre publication. Je ne sais pas ce qu’ils m’ont donné, mais je plane un peu..
Je vais aller rejoindre, je l’espère, Daniel Bélanger dans mes rêves…
p.s. : une autre première pour moi, on vient de me demander si j’ai un dentier, pour le laisser tremper pour la nuit… J’ai montré toutes mes dents à la préposée qui est partie à rire. Ça m’a fait du bien…
Bravo de raconter ce qui t’arrive. C’est un signe de grande force et de lumière dans cette noirceur. Tu nous éclaires tous un peu.
Je pense à toi et vais venir te lire régulièrement!
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Bonne idée de demander de l’aide à des professionnels! Qui s’occupe de pitou en attendant?
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Ma fille et Nathalie, mon ex.
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