Je suis un fan fini de Tommy Emmanuel. Et fan de guitare, évidemment.
C’est un artiste méconnu du grand public, mais une star pour tous ceux qui sont passionnés de guitare.
Je l’ai vu deux fois en spectacle, une fois avec mon père et la deuxième fois, en septembre dernier avec mon fils.
Hyper talentueux, super sympa. Le genre de gars qui trippe à fond et qui sait qu’il est juste un maudit chanceux de vivre de sa passion en parcourant le monde.
Il n’est pas le seul guitariste talentueux, évidemment. Mais il a ce quelque chose qui fait en sorte qu’il a sa place parmi les grands, dont Chet Atkins, son mentor et son idole.
Un spectacle de Tommy Emmanuel, c’est voir un artiste qui fait littéralement corps avec son instrument.
Un spectacle de Tommy Emmanuel, c’est aussi, un peu, se réconcilier avec ce qu’il y a de plus beau chez homo sapiens. La passion, la sensibilité et l’envie de partager avec les autres.
Ce gars transpire l’amour. L’amour pour son instrument, bien sûr. L’amour pour la musique. L’amour pour les autres musiciens qu’il accueille généreusement avec lui et avec lesquels il partage de magnifiques moments sur scène. Et l’amour des autres.
Ça parait qu’il est juste heureux d’être devant nous et qu’il aime profondément l’humain.
Le soir où nous sommes allés le voir mon fils et moi, Patrick Norman était dans la salle et Tommy en a profité pour lui souhaiter un joyeux anniversaire et toute la salle a chanté bonne fête à Patrick. Un autre artiste méconnu. Un merveilleux guitariste, un peu victime de son répertoire à l’occasion. Mais un artiste, un vrai.
Et puis, pour Tommy, ça l’air facile, si facile.
Ça ne l’est pas évidemment. Quiconque joue un peu de guitare sait qu’il n’y a rien de facile en le voyant jouer. Il y a un talent exceptionnel, bien sûr, mais surtout des milliers d’heures de pratique. Des milliers ? Que dis-je… des centaines de milliers 😉
Un de mes profs de guitare m’a déjà dit que c’était 10% de talent et 90% de travail, même pour les plus grands.
Le talent fait en sorte que tu progresses évidemment plus vite. Mais si tu ne pratiques pas, ce talent ne servira à rien. Et il faut pratiquer en ta pour faire ce que Tommy Emmanuel fait.
En plus, il fait chier le Tommy avec ses osties de grandes mains. Tu le vois plaquer ses accords et ses doigts qui dépassent quand même le manche.
Moi, avec mes petites mains, mes doigts travaillent fort en ta pour faire mes accords barrés, entre autres.
Emmanuel compose. De l’excellent musique. Il fait aussi beaucoup de covers. Mais il a cette façon bien à lui de reprendre des classiques et d’en faire d’autres classiques. Il en fait des pièces uniques en y ajoutant une interprétation unique.
Comme cette reprise de Tears in Heaven d’Eric Clapton, que mon fils m’a envoyé cette semaine. Et qui me fait découvrir un guitariste russe que je ne connaissais pas.
Bref, homo sapiens n’est pas mort. Pas encore.
p.s. : Comme les Fêtes approchent, je vous invite aussi à écouter son sympathique album de reprises de plusieurs classiques de Noël. Ça nous change des reprises un peu quétaines qu’on voit apparaître régulièrement chaque année. La photo a été prise au spectacle de Tommy Emmanuel à Montréal, en septembre dernier.
p.s. + : Tears in Heaven a aussi une résonance particulière pour moi, en ce moment. Cette pièce a été composée dans la douleur par Clapton après que son fils de 4 ans soit mort, tombé du balcon de son appartement situé au 53e étage à New York. Il est resté comme un fantôme, prostré pendant des mois après la mort de son fils. Ce billet est aussi écrit alors que je ressens une intense douleur à la poitrine, qui fait terriblement mal. Je ne dis pas que j’ai vécu ce que Clapton a vécu. Mais la douleur ne se mesure pas et surtout ne se compare pas.
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