Ça pourrait être pire, que je me suis dit. Je suis chanceux dans le fond, ma vie pourrait être un cauchemar.
Mon père aurait pu m’offrir une Lamborghini blanche. Et ma vie aurait pu devenir un « cauchemar total », comme c’est le cas pour le pauvre (sic) Gasparino Caruso.
C’est ce que je me suis dit en lisant ce texte (délicieux) du Journal de Montréal.
> Dévasté parce que sa Lamborghini virait au jaune
Le papa de Gaparino, Calegoro, a offert à son fils une Lamborghini Huracan Spyder blanc métallique pour la modique somme de 365 000 $. Le rêve de petit garçon de Gasparino, probablement. C’est important les rêves des petits garçons.
Sauf que le rêve a tourné au cauchemar quand Gasparino a constaté que son char virait parfois au jaune sous l’effet du soleil.
Le criss de soleil… C’est vrai qu’il ne brille pas toujours pour tout le monde. Et là, on apprend qu’en plus, quand il brille, il ne brille pas toujours de la bonne façon ou à la bonne place. La vie peut tellement être injuste parfois.
C’est ce qui est arrivé aux Caruso. Une de ces injustices qui peut briser une vie. La couleur aussi, ça peut briser une vie. Une vie sans couleur, tsé, c’est pas drôle.
Ce n’est pas moi que le dit. C’est écrit dans le journal. Un « vrai » journal, en plus, comme dit la publicité.
« Ç’a toujours été un rêve de posséder un tel véhicule de luxe et à la place, c’est devenu un cauchemar total », avancent Calogero Caruso et son fils Gasparino, dans une poursuite civile rendue publique cette semaine au palais de justice de Montréal.
Dévastés en plus, les Caruso, ça aussi, c’est écrit dans le journal. C’est pas drôle ça, être dévastés. La dévastatation est partout, de nos jours, pas juste en Australie.
Tsé, tu as travaillé fort toute ta vie, contrairement à la majorité du monde qui sait pas c’est quoi travailler pour gagner son argent. Tu l’as pas volé, ton argent. Le monde chiale, mais si les gens travaillaient pour vrai au lieu de chialer, eux aussi pourraient se payer des petites gâteries à l’occasion.
Pis c’est tellement important, les petits gâteries. C’est un peu ça qui donne du sens. Pis ça aide à ta santé mentale, ça, les petites gâteries. Regarde qui chiale, qui se pogne le beigne, qui travaille pas pour son argent… Qu’est-ce qui se passe ?
Ils ont des problèmes de santé mentale, eux autres. Pas de petites gâteries, ça mène parfois à l’urgence psychiatrique de l’hôpital Douglas. Comme cette femme qui a passé trois jours à l’urgence sans voir un psychiatre.
> Les urgences psychiatriques de Montréal débordées
C’est ça le problème avec le monde. C’est pour ça que les urgences psychiatriques sont débordées. À cause des petites gâteries.
C’est essstraordinaire, les petites gâteries, dirait Sol.
Les gens qui ont pas de petites gâteries, ils veulent en avoir pareil. lls cherchent et ils cherchent, les pauvres. Ils savent pas qu’il faut des sous pour avoir des petites gâteries. Pis les sous, ils savent pas qu’il faut travailler la sueur pour en avoir. lls ont chaud, les gens, mais sans sueur.
Les gens veulent suer, mais ils ne savent pas comment. Alors, ils vont à l’hôpital. On va parfois à l’hôpital pour faire ablationner un plâtre, sans son bras le plus possible, mais l’hôpital, c’est pas juste pour les ablations.
On va là aussi pour voir du monde qui sue vraiment. Tout le monde sue dans un hôpital. C’est sûr, tout le monde court à l’hôpital. Les docteurs, ils vont vite vite. Les préposés aussi. Mais celles qui vont encore plus vite, c’est les infirmières. Ça va vite une infirmière. Y a beaucoup de sue dans un hôpital.
Et les bénéficiaires ? Ah ! les bénéficiaires. Ils bénéficient eux. Mais c’est pas comme dans un testament ou les assurances, les pauvres. Y a un préposé (aux bénéficiaires) qui est là pour les faire bénéficier. Ils peuvent pas bénéficier tout seul, ils ont besoin d’aide.
Ça court pas vite un bénéficiaire, à cause de la civière, mais ça sue aussi un bénéficiaire. Surtout en psychiatrie. Les bénéficiaires en psychiatrie, ils suent beaucoup, parce qu’ils pensent trop. Ils sont trop occupés à penser, ils en oublient même de se laver parfois, trop occupés dans leur tête.
C’est pour ça que le monde va en psychiatrie. C’est là qu’on trouve le plussse d’experts en sue. Une infirmière qui court vite vite vite pis des bénéficiaires qui pensent trop, ça fait beaucoup de sue. Pis quand tu sais pas comment suer pour gagner des sous pour avoir des petites gâteries, ça te prend de l’aide. Parce que c’est pas drôle une vie pas de petites gâteries…
Bref, merci aux Caruso pour cette belle leçon de vie. J’ai hâte au livre (et au film) : Comment j’ai survécu à ma Lamborghini.
p.s. : je poursuis mon plan de traitement : essayer de rire en masse, même de moi 😉
Et après on se demande pourquoi le monde va si mal! C’est ça la misère des riches…j’aime mieux ma p’tite vie, pas si p’tite! Tes textes me font du bien… Je ne me souviens plus trop comment je suis tombée sur toi… Mais c’était une bonne chose! Lâche pas…parce que je ne lâche pas moi non plus.
Sophie maman anxieuse de 2 enfants, 1 autiste léger, 1 pas neurotypique, mais pas diagnostiqué et qui se demande quand l’anxiété va la lâcher!
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Merci et bon courage !
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Pauvre type avec sa Lamborghini….. et le plus décourageant c’est bien sûr la couleur. Non mais je ne sais pas comment ni pourquoi j’ai droit à tes petits bijoux de textes? Ça fait quelques uns que je reçois. Quand je peux, je les partage. Continues! Ça me fait grand bien de te lire. Je bénéficie d’un gros revenus annuel de quinze milles dollars mais je suis assez satisfait de la couleur des murs délabrés de mon logement. A moins 30 dehors, dedans pour deux cents cinquante piastres par mois, y fait chaud. Avec une plure de plus. Mais comme dirait « Plume » j’ai la télé couleur . La couleur de mon char, ne me frustre pas trop, j’en n’ai pas. Eille…. je voudrais pas avoir ce problème là en plus…. c’est pas grave j’ai des rêves moi aussi et je sue à les réaliser mais je ne rêve pas à une Lamborghini . Merci à toi de partager comme tu fais. Tu te ferais sûrement recruté dans un gros joueur médiatique si ce n’est pas déjà fait…. Bravo pour ton humour ironique. Salut! Au plaisir. J. Y.
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