Une Montréalaise a vécu un cauchemar avec son assureur, la SSQ, alors qu’elle était en dépression majeure. Une dépression qui est apparue après qu’elle ait été une aidante naturelle auprès de sa mère, décédée en 2016.
J’ai particulièrement sursauté en lisant ces quelques « perles » d’un rapport de deux « experts » que la dame avait rencontré à la demande de la SSQ.
Dans l’article du Journal de Montréal, on rapporte que « ceux-ci notent que la patiente «est à l’heure», s’exprime bien et n’a pas une allure négligée, laissant croire qu’elle ne serait pas en dépression ».
> Son assureur refuse de l’indemniser
J’ai dû relire trois fois pour être certain d’avoir bien lu !!!
La patiente est à l’heure à son rendez-vous que lui impose la SSQ. Il aurait fallu qu’elle soit en retard ? « Excusez-moi, ma vie est un cauchemar, j’ai eu de la difficultés à me lever ce matin. Je suis en retard… »
Qui sait ce que les experts auraient trouvé à redire…
Ben non, elle a pris son courage à deux mains et elle s’est présenté à l’heure à son rendez-vous, une rencontre qui devait lui causer beaucoup d’anxiété. Faut pas être médecin pour deviner ça…
La patiente s’exprime bien.
Euh ?
La dépression ne rend pas idiot.
Il aurait fallu qu’elle bégaie, qu’elle cherche ses mots ?
La patiente n’a pas une allure négligée.
Il aurait peut-être fallu qu’elle ne prenne sa douche pendant une semaine, ne se brosse pas les dents et porte des vêtements qui n’avaient pas été lavés pendant plusieurs jours ?
Tout ça laissant croire qu’elle ne serait pas en dépression, selon les fameux experts.
Euh… Faudrait vous brancher là les assureurs…
On peut passer six mois, un an roulé en petite boule dans notre lit à broyer du noir. Sans se brosser les dents et en prenant une douche par semaine.
Sinon, on peut aussi essayer de suivre les conseils des médecins, des psychiatres, des psychologues, et de tout de le monde qui sait un tant soit peu ce que c’est une dépression.
On peut essayer de se mobiliser. Se donner un coup de pied un cul chaque foutu matin.
Installer une routine. Faire de l’exercice. Socialiser. Essayer de prendre soin de soi. Être à l’heure à ses rendez-vous et être présentable.
La première option risque de coûter la peau des fesses aux assureurs.
La deuxième, ben, c’est l’évidence même.
Un moment donné, j’ai reçu un appel de mon assureur qui chipotait un peu et me posait toutes de sortes de questions qui visaient clairement à me piéger.
J’ai carrément répondu ceci :
« Je peux rester en petite boule dans mon lit à broyer du noir et ça va vous coûter la peau des fesses. Ou je peux me mobiliser comme je le fais présentement. Vous n’avez qu’à parler à mon médecin, c’est exactement ce qu’il va vous dire. Que je me mobilise comme il a rarement vu un de ses patients se mobiliser. Croyez-moi, le jour où je vais être capable de retourner au travail, je vais être l’homme le plus heureux du monde. D’ici là, voulez-vous svp me laissez me mobiliser plutôt que de chercher à m’écoeurer avec vos questions niaiseuses. »
Ils ont compris à partir de ce moment-là et je dois dire que depuis, l’assureur agit de manière exemplaire.
Peu de temps après cet appel, cette situation absurde m’avait d’ailleurs inspirée une chanson que j’avais intitulée Samuel Archibald.
Je crois qu’elle est encore d’actualité quelques mois plus tard. Ne gâchez pas votre plaisir ! Avec le recul, je la trouve bonne, moi, cette chanson 😉
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