On commence par la mauvaise nouvelle, o.k. ?
Il y a une hausse importante des hospitalisations en santé mentale au pays chez les jeunes de 5 à 24 ans.
On parle d’une augmentation de 65% en 10 ans.
Les visites à l’urgence, elles, ont grimpé de 75% pendant la même période.
Le groupe d’âge le plus à risque d’une hospitalisation ? Les 15-17 ans.
Bref, on pourrait dire que ça va mal. Très mal.
Mais cette dépêche de La Presse canadienne cache aussi une bonne nouvelle. Ou du moins, le début d’un bonne nouvelle.
> Jeunes : hausse des hospitalisations en santé mentale
Le tabou n’est pas invincible, après tout. C’est ça la bonne nouvelle.
Ou du moins, ça y ressemble.
Il y a moyen d’ouvrir une première brèche. Et d’espérer pour la seconde et les autres qui vont suivre.
Selon Christina Lawand, chercheure principale à l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), le nombre de jeunes Canadiens ayant reçu un diagnostic de trouble mental est demeuré stable depuis trois décennies
« C’est peut-être la bonne nouvelle », dit-elle.
Le tabou associé aux maladies mentales est-il en train de se fissurer faisant en sorte que les jeunes vont chercher de l’aide quand ils en ont besoin ?
Je crois que le tabou commence en effet, un peu, à perdre de sa superbe.
Je crois que les médias notamment ont compris l’importance des enjeux de santé mentale et ont ajusté leur couverture en conséquence.
Je crois que les jeunes n’ont pas envie de répéter les erreurs de leurs parents.
Et ils sont tellement nombreux à souffrir que, nécessairement, ça rend les choses un peu plus facile quand vient le temps d’en parler.
Je ne dis pas que c’est facile. Je ne dis pas que des jeunes ne sont pas ostracisés pour cause de santé mentale..
Je dis seulement que les jeunes constituent une masse critique non négligeable. Une masse critique qui n’a pas l’intention de vivre dans le secret, la honte et le tabou.
Si on réussit à faire la peau au tabou, ce sera grâce aux jeunes. Et à quelques vieux, comme moi, je l’espère 😉
C’est un bon début. C’est une bonne nouvelle.
Comme je reste un peu journaliste, même en dépression, certains doutes demeurent.
Je demande plus de détails notamment au sujet du fait que les diagnostics de santé mentale seraient restés stables depuis trois décennies.
Ça serait une excellente nouvelle, mais mon petit doigt me dit que les choses ne sont pas aussi simples.
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Je ne sais pas si je l’ai déjà écrit. Mon organisme métabolise à la vitesse grand V toute nouvelle molécule que j’ingère.
C’est un peu comme ma kryptonite en quelque sorte. Mon organisme fait rapidement la peau aux nouvelles molécules chimiques que je lui fait essayer.
Je viens de commencer mon quatrième antidépresseur depuis le mois de septembre.
Les trois premiers n’ont pas donné les effets escomptés. Mon super organisme les a ingérés puis rejetés comme si c’était de vulgaires M&M.
Je ne sais pas si vous savez l’effet que ça fait, de devoir tout recommencer quatre fois.
Chaque fois, le découragement. Chaque fois, le sevrage. Chaque fois, on se dit qu’on ne verra jamais la lumière au bout du tunnel.
Je l’ai écrit, je ne m’en cache pas, la principale problématique dans mon cas, c’est l’angoisse. Angoisse comme dans symptômes d’un choc post-traumatique.
Je me mobilise tous les jours pour m’en sortir. Parfois, c’est presque rien. Il y a des matins où aller faire marcher mon chien sera la seule chose que je serai capable de faire dans ma journée.
D’autres journées, le guerrier qui s’est absenté pour pleurer en silence, il est de retour.
Motivé. Déterminé.
Mais un coup de pouce de mon super organisme serait apprécié.
Parce que l’angoisse quelques fois par jour, je peux la gérer. Mais celle qui apparaît dès mon réveil et qui ne s’absentera qu’à mon sommeil, je ne peux pas l’affronter seul.
Avec un peu d’aide cependant, je vais lui faire la peau, moi aussi.
p.s. : ces jeunes qui vont faire la peau au tabou, c’est notamment ma fille qui ne se cache pas de souffrir d’un trouble anxieux. Et qui lui fait la peau en jouant au hockey au rythme d’un joueur de la LNH. Six parties le week-end dernier. Défaite en prolongation en finale. Elle a 25 ans et joue encore au hockey avec la même passion qu’à 14 ans. Sont beau nos jeunes, contrairement à ce qu’on veut parfois laisser croire.
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