Ce ne sera pas une grande surprise si je vous parle de musique.
Elle a toujours eu une grande importance dans ma vie.
Et elle est plus importante que jamais.
La photo qui coiffe ce billet est une photo de mon père jouant de la guitare, en 2012 ou 2013, je crois.
Je n’ai aucun souvenir de mon père avant mes 5 ans.
Nous nous sommes connus pour vrai alors que j’avais 45 ans.
Ça n’a pas été long que j’ai compris qu’on ne rattrape 40 ans et des poussières.
Je revoyais mon père, mais c’était aussi un étranger pour moi.
Bon, j’ai vite constaté qu’il n’était pas Darth Vador. Ça m’a à la fois soulagé tout en provoquant une vive blessure.
On se ressemble pour plusieurs choses, mais nous sommes aussi différents à bien des égards.
Il n’est pas parfait. Loin de là. Mais je peux dire une chose, c’est un homme honnête qui essaie de vivre sa vie de la meilleure façon qu’il connaisse. Ça me suffit.
Bref, on a une relation père-fils, mais d’un autre genre. Quand on s’est revus, j’avais 45 ans et il en avait 69.
J’ai dû faire le deuil du père en quelque sorte. Et accepter qu’on allait bâtir quelque chose à partir de 2012 et pas avant.
C’est ce qu’on fait depuis, à coups de petits pas. Eh oui, encore eux !
Pour revenir à la musique, un de mes plaisirs aujourd’hui, c’est d’envoyer mes compos à mon père et d’attendre sa réaction.
Encore là, nous n’avons même pas les mêmes goûts en matière de musique. Affaire de génération, probablement.
Mes compos, je les envoie aussi à mon fils. Lui, c’est le troisième guitariste de la famille. Mais je pense qu’on peut dire que c’est le premier. Il a du talent, le p’tit criss. Depuis deux ans, au moment où il s’est mis sérieusement à la guitare, il progresse à la vitesse de la lumière.
Je ne me gêne pas pour le dire : il fait chier ! Et je me dis : ah ! si j’avais commencé la guitare à 20 ans…
Mais dans le fond, ce n’est pas très grave.
Lui, il m’envoie des enregistrements des chansons qu’il est en train d’apprendre à jouer. Ce que je me dis quand j’écoute ça? Le p’tit criss !!
Il m’a étonné l’autre jour quand je lui ai écrit pour expliquer que je si jouais autant ces temps-ci, c’est que ça me permettait de chasser la douleur dans ma poitrine.
Il m’a répondu que c’était la même chose pour lui il y a 2 ans…
J’ai d’abord été très ému de cette confidence qu’il me faisait. Puis, j’ai eu un flash….
C’était comme si la boucle était bouclée. La musique est vraiment une affaire de famille.
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