En écoutant l’album Tricycle de Daniel Bélanger, une pièce m’a inspiré ma propre version pour remercier tout le monde en général et quelques personnes en particulier qui sont si gentils et attentionnés avec moi.
La voici :
C’est donc un hommage à Daniel Bélanger, un artiste que j’admire. Et une façon un peu différente de vous dire à tous merci.
Chacun de vos bons mots, c’est un baume sur une grosse plaie bien vive.
C’est un encouragement à faire d’autres fucking petits pas.
C’est aussi une surprise de voir que tant de gens prennent le temps de me lire, de m’écouter, de m’écrire. Je ne savais pas être aussi bien entouré.
Je fais évidemment tout ça d’abord parce que ça me fait du bien.
Ça me fait du bien d’écrire. Ça me fait du bien de me remettre à composer de la musique.
Je dis composer comme si j’étais un grand artiste. Enfin, c’est de la création, à petite échelle. Dans ces moments-là, j’arrive à oublier la douleur dans ma poitrine et je suis totalement concentré à ce que je fais pendant ces quelques heures.
Bon, j’espère quand même que ce n’est pas trop nul. Vieux réflexe de journaliste de douter de soi-même auquel vous pouvez ajouter un complexe de l’imposteur en tant que compositeur.
Anyway, le ridicule ne tue pas. Sinon, ça ferait longtemps que je serais six pieds sous terre…
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Je ne fais donc pas ça pour être un héro. Tous ces écrits et toute cette musique pourraient rester stockés dans mon ordinateur. Encore là, c’est d’abord pour moi que je les partage.
Parce que c’est libérateur.
Écrire et composer me soulage. Publier tout ça me libère.
Chaque fois, ce sont juste de petits bouts de dépression qui s’en vont. Des procaryotes de dépression, comme je l’ai déjà écrit.
Mais tranquillement, il va y avoir de la place pour autre chose.
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Je réalise que les six dernières années ne m’ont pas laissées beaucoup de répit. Il s’en est passé des choses depuis 2013, l’année où j’ai décidé de reprendre mon nom de Champagne.
Disons que j’avais cumulé pas mal d’affaires. Et que j’étais probablement mûr pour craquer comme je le fais en ce moment.
Je dis craquer, mais ce n’est pas ça évidemment. Tomber en dépression, ce n’est pas craquer. C’est prendre le temps de réparer ce qui ne marche plus.
Dans mon cas, il n’y avait clairement plus de place pour d’autre événements difficiles dans ma vie.
Faut purger le système.
Et je peux vous dire que ça purge en ta, comme dirait le Moose Dupont.
Je ne sais pas pendant combien de temps je vais purger. Pleurer ma vie et même crier parfois pour laisser sortir un peu de douleur.
Ça soulage. Parfois pour une journée entière. Parfois pas.
Trois purges au compteur aujourd’hui. Mais je ne cherche pas à battre de records, je vous rassure.
J’ai décidé d’être solidaire avec Marie-Ève Martel et le titre de son livre Extinction de voix.
Parce que c’est ce que j’ai, une extinction de voix. D’avoir trop crié.
C’est dur à expliquer. Ce sont des émotions qui remontent et elles veulent sortir au plus crisse. Comme elle sont plusieurs, ça se bouscule au portillon.
Le résultat n’est pas très harmonieux, mettons.
Une fois que la crise est passée, je me console en me disant que je viens de faire un autre fucking petit pas. Et j’essaie d’imaginer des procaryotes qui sortent de ma tête pour aller se balader dans l’univers.
p.s.: Je tiens à remercier plus particulièrement ma fille Noémie, 25 ans, qui a tenu son père dans ses bras je ne sais combien de fois au cours des derniers jours. Elle a juste ce qu’il faut. Les bons mots, mais pas trop. Elle sait juste être là et me serrer très très fort. Elle m’impressionne, ma Noémie. C’est elle d’ailleurs sur la photo. Elle avait 2 ans et c’était à l’occasion d’un voyage dans Charlevoix.
Je souhaite sincèrement à tous qui souffrent d’une dépression d’avoir quelqu’un comme ça dans leur vie. Qui ne dira rien, ou presque rien. Qui fera juste prendre son parent, son ami dans ses bras et le serrer très fort, pour qu’il comprenne qu’il n’est pas seul. Le reste, avec de fucking petits pas, le temps va faire son oeuvre.
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