Art thérapie

Mine de rien, j’ai composé 14 pièces musicales en un peu plus d’un mois.

Avant de dire que je suis productif, je dirais plutôt que parfois ou souvent, ça dépend des jours, j’ai mal en criss.

On peut ajouter maintenant une vidéo que je me suis amusé à faire avec la chanson Samuel Archibald. Vidéo est un grand mot, un montage plutôt. Mais je pense que le résultat est plutôt rigolo. Et, surtout, ça m’a fait du bien.

 

Bonne nouvelle cependant, les petits pas fonctionnent.

Mais comme ce sont de petits pas, ça avance justement à petit pas, fucking ou pas.

Car j’ai beau les appeler des fucking petits pas, ça ne fait pas avancer les choses plus vite.

C’est comme un tango dans le fond, un pas en avant, un pas en arrière. Tu finis par arriver à la fin de la chanson, cependant.

Ce blogue et la musique font donc partie de ma thérapie.

Ça, je pense que vous l’avez deviné depuis longtemps.

Cette vidéo, par exemple, m’a permis de m’évader pendant quelques heures. D’oublier la douleur à la poitrine qui me tenaille.

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Un ami m’a écrit récemment, m’avouant qu’il faisait partie de ceux qui ne savent quoi faire avec une personne qui vit une dépression. Candidement, il m’a avoué son malaise.

Spontanément, je lui ai répondu qu’il faisait exactement ce qu’il fallait faire. Communiquer.

Il m’a écrit. J’ai senti que j’étais un ami important pour lui. On a échangé quelques mots. Et ça m’a fait beaucoup de bien. À lui aussi, je pense bien.

C’est drôle, en général, les gens ne sont pas mal à l’aise face à quelqu’un qui a un cancer. Face à la dépression, c’est autre chose.

Mais si on y pense bien, qu’est-ce qu’on fait de plus avec un ami ou un parent qui a le cancer?

On prend de ses nouvelles. On s’offre pour aller prendre un café avec lui s’il en a la force. On va lui porter une tarte aux pommes ou un pot de sauce à spaghetti. On l’appelle de temps en temps. On lui écrit. On lui fait savoir qu’on pense à lui.

Croyez-vous que vous avez un pouvoir spécial et que vous êtes  en mesure de guérir le cancer d’un ami ou d’un parent?

Pantoute. Vous êtes tout aussi impuissants face au cancer que face à la dépression.

Les gens disent se sentir impuissants face à la dépression, mais dites-vous bien que c’est la même chose pour ceux qui la vivent. On se sent souvent crissement impuissant.

Parfois, on a mal et on est persuadé que cette douleur ne s’en ira jamais. Pis c’est fucking capotant. La douleur ajoutée au fait qu’on est certain qu’on aura toujours mal, que ça ne s’en ira jamais. Comme dirait le Moose, c’est de la douleur en ta…

Alors, chacun des petits gestes que vous posez avec un ami ou un parent en dépression, c’est un petit pas que vous faites avec lui. Il peut être fucking ou pas, ce petit pas, à vous de décider.

Je l’ai écrit dans un autre billet, on s’empresse de faire parvenir des fleurs, des cartes signées par tous les collègues à une personne qui a un cancer. On se mobilise pour lui faire parvenir petits plats et certificat cadeau chez un traiteur.

Ça aussi je l’ai écrit, la dépression va devenir la deuxième cause d’invalidité d’ici 2020.

Je ne sais pas trop à quel moment on va se réveiller et réaliser que c’est du monde en ta. Que ce sont nos amis, nos collègues, nos voisins, nos parents.

Ce sont des homo sapiens. Me semble que l’évolution n’a pas encore fait de nous des robots, comme le montre l’image officielle de ce blogue.

Vous vous sentez impuissants? Faites comme mon ami, et si vous avez un proche qui souffre de dépression, écrivez-lui pour lui avouer ça. Le reste va suivre…